Arabie Saoudite : quel est le poids de la religion ?
- instemps69009
- 7 déc. 2017
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 déc. 2017
L’Arabie Saoudite est un pays où se pratique un Islam très conservateur. La religion fait partie intégrante de la vie des Saoudiens. Mais quel est son réel poids ? Sa domination sur la société est-elle en déclin ?

En Arabie Saoudite, la religion officielle est l’Islam sunnite. Elle a un véritable poids sur le pays au niveau social, politique et financier. La Constitution est basée sur le Coran et la Sunna (mot qui signifie en arabe la tradition du prophète). Seuls les musulmans peuvent obtenir la nationalité saoudienne, et la liberté religieuse n’est pas reconnue dans le pays. L’interprétation qui est faite de la religion est wahhabite, bien que le terme ne soit pas utilisé en Arabie Saoudite.
Une domination de la religion sur la société
Le wahhabisme prêche « un retour aux pratiques en vigueur dans la communauté musulmane du prophète Mahomet et ses premiers successeurs ou califes ». Il préconise des restrictions pour les femmes et des châtiments violents, tels que la décapitation en public ou encore la peine de mort pour les mineurs. En Arabie Saoudite, une instruction religieuse est obligatoire au sein de l’école publique. L’interprétation des textes de l’Islam y est enseignée. Et tous les jours, 5 prières d’environ 20 minutes sont pratiquées. Durant ce laps de temps, toutes les activités économiques et sociales s’arrêtent. La population, quant à elle, est constamment surveillée par le « comité pour le commandement de la vertu et la répression du vice ». Il s’agit d’une organisation qui vise à faire appliquer l’interprétation des textes religieux islamistes. La population est également surveillée par la « muttawa », une police religieuse. En avril 2016, Mohammed Ben Salmane (prince héritier) a interdit à celle-ci d’appréhender et de sanctionner les individus.
Le poids de la religion en déclin
Nous n’allons pas passer trente ans de plus de notre vie à nous accommoder des idées extrémistes
Dans ses discours, le prince héritier a surtout visé les religieux les plus conservateurs encore en fonction. Il cherche à se débarrasser du courant du wahhabisme, trop extrémiste. Pour Fatiha Dazi-Heni (spécialiste des monarchies de la péninsule arabique) interrogée par L’OBS, le prince héritier « veut revenir à ces temps où le royaume, bien que conservateur, était bien plus ouvert sur le plan sociétal. ». D’après elle, Mohammed Ben Salmane « estime que son pays a abandonné la modération en 1979 avec la montée en puissance de courants religieux extrémistes marquée par la prise de la Mecque, le contexte géopolitique avec la révolution iranienne et les combats des moudjahidines en Afghanistan ». La monarchie du pays est devenue verticale, le politique a donc aujourd’hui le contrôle sur tout ce qui est religieux. Avant, ce dernier avait la mainmise sur la société, l’éducation et la culture, mais c’est de moins en moins le cas. Le personnel religieux est avant tout fonctionnaire, et il est soumis à l’autorité de l’État.
Lisa Brissaud
Crédit photo : ©Fayez Nureldine/ AFP - Mohammed Ben Salmane, prince héritier
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