top of page

Articles

Arabie Saoudite et USA : des alliés indissociables

  • instemps69009
  • 7 déc. 2017
  • 3 min de lecture

L’Arabie Saoudite et les Etats-Unis sont, depuis le début du 20e siècle, des alliés indissociables. Ces deux grandes puissances mondiales ont réussi et sont pourtant au centre d’une grande discorde. A quel moment leur alliance est-elle née ? Quels en sont les enjeux ?


Dans les années 1930, l’Arabie Saoudite est un royaume prôné par sa religion musulmane. Le roi Abdelaziz Al Saoud peut être vu comme le grand unificateur de l’Arabie Saoudite en y formant un Etat unique en 1932. Un an plus tard, en se rendant compte de la richesse que le peuple saoudien avait avec le pétrole, le pays devait à tout prix trouver le moyen qui lui permettrait d’en tirer profit. Pour en faire sortir de grands bénéfices, il était impératif d’ouvrir le marché du pétrole aux compagnies étrangères, donc non-musulmanes. Les Oulémas, qui sont des théologiens des textes du Coran, s’opposaient à cette démarche qui agit en défaveur des valeurs de l’Islam. En les invitant au palais royal, le roi Al Saoud arrive à les convaincre en prenant pour appui le prophète Mohammed qui avait utilisé à ses fins les Juifs et les Chrétiens. La religion ne devrait pas susciter un frein à la progression économique et aux ouvertures internationales de cet Etat unique. A partir de 1933, les premières compagnies étrangères, comme l’Angleterre et le Japon commencent à s’intéresser de près à la nouvelle richesse de l’Arabie Saoudite. Les Etats-Unis les devancent en étant les premiers à déposer de l’argent sur la table. C’est le début de l’ARAMCO (Arabian American Oil Company). Cette compagnie a pour but de prospecter et de commercialiser le pétrole saoudien avec, en poche, les quatre sociétés pétrolières les plus puissantes des Etats-Unis. Les Américains arrivent en masse sur le sol saoudien où la cohabitation est en règle. En effet, au début de cette collaboration, les enjeux étaient fixés : l’Arabie Saoudite se place comme premier fournisseur de pétrole aux Etats-Unis en échange de leur protection militaire internationale.


La Seconde Guerre mondiale fragilise les Etats-Unis ainsi que ses ressources. Le pétrole saoudien est alors ajouté à la liste des priorités de la sécurité nationale des Etats-Unis. En d’autres termes, les Etats-Unis risquent de perdre leur plus grand investissement. Franklin Roosevelt, 32e président des Etats-Unis était bien conscient de cet enjeu. Pour lui, son alliance avec le roi saoudien était extrêmement importante et à prendre avec soin. Les tensions vont commencer à s’accroître avec le pacte du Quincy. Bien que ce pacte assure la stabilité et la sécurité entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, le président Roosevelt va évoquer la question des Juifs et de la Palestine. A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, les Juifs se retrouvaient une nouvelle fois chassés, sans la possession de leur propre terre. Attendu au tournant par ses électeurs, le président Roosevelt tente de convaincre le roi d’Arabie Saoudite de céder une partie de la Palestine aux Juifs. Bien que ce dernier se dise compréhensif de la position des Juifs dans le monde de l’après-guerre, la Palestine doit néanmoins rester au peuple arabe. A partir de là, la Palestine fait l’objet de discordes entre les deux pays.

Quand les Etats-Unis sont violemment attaqués lors de l’attentat du 11 septembre 2001, de nombreux soupçons sur la participation de l’Arabie Saoudite se lèvent. Le média américain New-York Post met en avant des sources judiciaires soupçonnant l’Arabie Saoudite d’avoir financé les entraînements du 11 septembre. Les tensions sont attisées par la présence de deux Saoudiens en 1999 sur un vol entre Phoenix et Washington. Pendant ce vol, les deux hommes auraient tenté à plusieurs reprises, de rentrer à l’intérieur du cockpit pour vérifier le système de sécurité. De plus, 28 pages du rapport des attentats ne sont pas rendues publiques. De nombreux parlementaires s’opposaient à la publication de ces pages. Pour certains, cela ne fait aucun doute que ces dernières concernent l’implication directe de l’Arabie Saoudite dans l’attaque. En 2016, le contenu de ces pages était réclamé de nombreuses fois par les Américains. Mais les Saoudiens ont menacé ouvertement les Etats-Unis de retirer les 750 milliards de dollars d’investissements mis sur le pétrole, et cela, s’ils venaient à publier ces pages. Cet enjeu freine alors les Etats-Unis à rendre publique la totalité du rapport.

Sous la politique de Barack Obama, les rapports entre les deux puissances ont été exposées à de lourdes tensions politiques, financières mais aussi de sécurité nationale. Bien que l’alliance reste présente, le 11 septembre marque une cassure. Donald Trump souhaite renouer les liens en apportant son total soutien à l’Arabie Saoudite.


Lucie TALON


Crédit photo : ©REUTERS / JIM BOURG


Comments


  • Twitter - White Circle
  • Instagram - White Circle
  • Facebook - White Circle

© 2017 by Ins'Temps -

Proudly created with Wix.com

bottom of page