Coupe du Monde 2018 : Russie-Arabie Saoudite, plus qu’un match de football
- instemps69009
- 7 déc. 2017
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 déc. 2017
Vendredi 1er décembre, le hasard du tirage au sort de la 21e Coupe du Monde en Russie a réservé une rencontre pas si anodine que cela pour le pays hôte. En effet, pour le match d’ouverture, c’est l’Arabie Saoudite qui se présentera face à l’équipe soviétique. Un duel entre deux superpuissances pétrolières qui va bien au-delà du football.

Au premier abord, le groupe A de la prochaine Coupe du Monde n’a rien de bien particulier. L’Uruguay y fait figure d’épouvantail, tandis que l’Egypte, l’Arabie Saoudite et la Russie tenteront probablement d’accrocher le second strapontin pour le second tour. Néanmoins, une rencontre en particulier a très certainement sauté aux yeux des amateurs de relations internationales : celle qui opposera l’hôte russe à l’Arabie Saoudite, en ouverture de la compétition le 14 juin prochain.
Un quart de la production pétrolière mondiale
Cette rencontre aura lieu alors que les relations entre les deux pays sont en train de nettement se réchauffer. La Russie a notamment soutenu la position adoptée par l’Arabie Saoudite, bien qu’elle n’appartienne pas à l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) : relancer le cours du baril de pétrole brut en réduisant la production pétrolière. Les politiques des prix du pétrole ont fréquemment été diamétralement opposées entre les deux parties. L’intérêt est ici clairement décelable pour des nations qui représentent à elles seules un quart de la production mondiale de pétrole.
Une véritable nécessité pour l’Arabie Saoudite
Pourtant, ce rapprochement était loin d’être évident. Historiquement opposés à cause de l’alliance Riyad-Washington d’un côté, Moscou-Téhéran de l’autre. La Russie a aussi longtemps soupçonné le plus grand pays du Golfe d’avoir aidé financièrement l’opposition de la Tchétchénie. L’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir a permis de changer les relations diplomatiques entre les deux entités et d’entamer un rapprochement.
Le roi Salmane a d’ailleurs effectué, début octobre, la première visite d’un chef d’Etat saoudien en Russie. Il veux disposer de la meilleure position possible sur l'échiquier géopolitique dans une région clé, tant au niveau géographique qu'au niveau des ressources, et cela passe par plusieurs accords avec des parties qui peuvent être opposées.
Kyllian RIVENET
Crédit photo : ©Alexey NIKOLSKY / SPUTNIK / AFP
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